A une époque ou l’urbanisation s’est accéléré et la demande d’habitation démultipliée, l’architecture vernaculaire, qui répond à une logique longue et progressive d’enracinement, a été délaissée au profit de la standardisation des techniques de constructions modernes. L’industrialisation a en effet, d’un point de vu global, permis d’augmenter drastiquement les délais de production tout en en baissant les couts, produisant en masse des grands ensembles et maisons individuelles identiques sans personnalités.
En conséquence de cela, l’image des matériaux traditionnels, associés à la pauvreté et l’archaïsme, a été dévalué dans l’imaginaire commun, faisant ainsi baisser le nombre d’artisans traditionnels.
A contre courant de cette logique de standardisation et de modernisme utopique, le bâti vernaculaire fait aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt. Pas dans sa forme originelle mais adapté aux besoins contemporains. En effet, il répond aux préoccupations actuelles d’urbanisme durable et de valorisation du patrimoine local et présente de nombreux avantages à la fois environnementaux, sociaux et économiques. On voit beaucoup de jeunes architectes africains et chinois intégrer le savoir-faire traditionnel et les matériaux locaux dans des projets contemporains. Ces méthodes de construction sont ne nécessitent pas de technologie avancée et sont généralement transmises oralement ou par l’observation et la pratique. Les architectures vernaculaires sont un reflet de l’identité culturelle et historique des communautés. Elles racontent des histoires sur les modes de vie, les traditions et les interactions avec l’environnement.
L’architecture vernaculaire est principalement axée sur la fonctionnalité. Les conceptions sont souvent simples et sans prétention, mais efficaces pour répondre aux besoins de la vie quotidienne.
Du point de vu écologique, le bâti vernaculaire utilise les matériaux disponibles dans la région (cela peut inclure la terre, le bois, la pierre, le bambou, etc.) et des techniques adaptées à l’environnement. Les bâtiments sont conçus pour répondre aux conditions climatiques spécifiques en tirant parti des caractéristiques géographiques.
Bioclimatiques, elles permettent souvent d’éviter le recours à des techniques artificielles de climatisation ou de chauffage. Le matériaux, la forme et les techniques utilisées sont choisis en fonction de leur capacité naturelle à réguler l’humidité de l’air, l’isolation, la ventilation et l’inertie thermique.
De plus, l’utilisation des ressources locales limite le transport de matériaux et de la main-d’œuvre, ce qui diminue l’impact carbone des chantiers. Les matériaux utilisés sont recyclables ou biodégradables. Le bâti vernaculaire recèle donc par son approche et ses techniques, de réels enseignements pour concevoir des milieux urbains plus respectueux des équilibres écologiques.
L’architecture vernaculaire s’inscrit également au niveau social et économique. Ce type de construction valorise en effet les savoir-faire locaux en les impliquant dans le projet, de la concertation jusqu’à la production, les artisans régionaux. Cette démarche a pour conséquence de renforcer le rapport identitaire entre les habitants et le territoire et de faire redécouvrir les savoire-faire traditionnels. L’architecture vernaculaire varie considérablement d’une région à l’autre, reflétant la diversité culturelle. Chaque région a ses propres caractéristiques distinctes en termes de design, de décoration et de structure.
L’espace est repensé de manière à dynamiser les activités sociales, tout en se préoccupant du cycle de vie des bâtiments, des conditions de construction jusqu’à l’usage.
Cette architecture favorise le développement de filières de proximité, en encourageant la formation d’une main d’œuvre qualifiée et l’utilisation des matières premières locales.