Commissionné pour présenter la guerre en Syrie, le photographe Dario Mitidieri s’est rendu en 2015 dans le camp de réfugiés Bekaa Valley, pour y photographier des familles syriennes qui ont perdus un ou plusieurs de leurs membres. La démarche – puissante – du photographe, consiste à laisser un espace vide à l’endroit où la personne disparue aurait dû être. Ces photographies, en matérialisant l’absence, l’innommable, témoignent de l’histoire des familles et engagent une réelle réflexion sur la perte et le deuil. Le but de Dario Mitidieri est de montrer l’impact de la guerre sur les familles qui constituent, avant tout, les premières victimes de la guerre.
“Prendre une photo de famille est généralement un événement heureux, pourtant, cette fois, c’était un moment triste. Les gens disaient, comment pouvons-nous être heureux quand ceux que nous aimons sont absents. Pour eux, la séance de photo ravivait la perte, mais ma démarche était de prévenir et d’informer les gens sur ce qui est en train de se passer ici, pas seulement pour ces familles, mais aussi pour des milliers d’autres.”
Plutot qu’une approche frontale de la guerre et de l’appréhender par ses ravages et ses morts, le photographe Dario Mitidieri se concentre sur ceux qui restent, les vivants, les familles qui fuient, qui sont en deuils ou en attente, et rend concrètes leurs histoires en les racontant.
Dario Mitidieri est un photographe d’origine italienne qui vit et travaille à Londres en Angleterre.
Source : http://www.theguardian.com