L’établissement d’un régime idéologique et autoritaire s’accompagne souvent de l’instauration d’une architecture conforme à la doctrine en place, pensée comme un outil pour encadrer la population, remodeler les modes de vie, et véhiculer un message au monde extérieur.
La Corée du Nord ne déroge pas à la règle. Fondateur et premier dirigeant de la Corée du Nord, Kim Il Sung décide de reconstruire Pyongyang en 1953, complètement détruite par la guerre de Corée, comme un grand jardin de l’architecture du Juche (idéologie nationale nord-coréenne). La mission est confiée à Kim Jong Hui, architecte formé à Moscou, d’élaborer les plans de la ville idéale.
Le résultat prend le contrepied de l’image austère et grise que l’on se fait du pays. Les barres d’habitation pastelles côtoient des architectures aux formes rétro futuristes dans un quadrillage délimité par de larges boulevards. Pour certains, la ville évoque l’univers poétique du cinéaste Wes Anderson.
Fascinés par le décor de réalité/fiction de la capitale Nord-Coréenne, les architectes Cristiano Bianchi et Kristina Drapić lui ont consacré un livre photographique : Model City : Pyongyang, à la lisière entre reportage et portrait romancé.