Antoine D’Agata, le photographe de l’intime

Né en 1961, Antoine d’agate est un photographe français connu pour son travail radical sur l’intime, le corps, l’agonie, l’abandon de soi. Originaire de Marseilles, il fréquente rapidement le milieu de la drogue, de la prostitution, vivant parfois dans la rue. Pendant 20 ans, accroc à l’héroïne, il dérive dans ce côté sombre et autodestructeur de la vie.
En 1987, il part en Amérique centrale,vers les révolutions lointaines, pour se confronter à la violence du monde. En 1990, il apprend la photographie à New-York où il suit les cours de Larry Clark et Nan Goldin avant de travailler comme reporter pour l’agence Magnum. En 1998, alors qu’il a 37 ans, il publie ses premiers ouvrages décrivant le monde de la nuit, de la prostitution, de la drogue.

Pendant des années, il ne photographie qu’en buvant beaucoup, produisant des photos floues, indistinctes. Très vite, il se rend compte que le flou peut faire naître des photos différentes, une vision différente de la réalité. Peu à peu, il apprend à contrôler ce flou, parvient à le maitriser. Pour Antoine d’Agata, le flou n’a pas de rôle esthétique, mais c’est une manière d’atteindre l’essence même d’une situation. Certains de ses clichés évoquent les peintures du peintre Francis Bacon.

Il utilise toutes les manières possibles pour perdre au maximum le contrôle de lui-même, pour être le plus instinctif possible, le plus vrai. Il utilise la drogue, l’alcool, le sexe, la jouissance.

Parfois il photographie les gens qu’il rencontre la nuit, les photographie rapidement, se nourrit de l’inconnu, de la peur, de la méfiance, mais en même temps du désir. Parfois, il reste pendant plusieurs mois dans une même chambre, avec une même personne comme au Cambodge, se nourrissant de drogue.
 
La drogue est intimement lié à son processus de travail. Passant d’une drogue à l’autre, de l’héroïne au crack, de l’amphétamine à la morphine. Son corps s’abime, s’épuise, mais il fait de cette érosion, l’essence même de son travail.

 

Le classique tryptique – amour mort sexe – rendu par antoine d’agata avec une force rare. Puissant et émouvant.