Construite en 1975, par l’architecte Manfred Hermer, la Tour Ponte City était à l’origine exclusivement réservée à la population blanche et riche de Johannesburg, en Afrique du sud. Elle est rapidement devenue un repaire du crime et de la pauvreté dont la partie vide centrale, tombée en ruine, s’est transformée en décharge géante et lieu de suicide.
Dans une Afrique du sud encore racialement divisée, cet immeuble d’habitation, le plus haut d’Afrique, devait s’ériger en symbole de réussite du régime de l’apartheid et de la prospérité économique de Johannesburg – le New York d’Afrique. Outre son noyau vide intérieur, le luxueux gratte ciel de 54 étages comporte des appartements sur 3 niveaux ainsi que des jacuzzis au niveau du toit. Pourtant, en 1976, les émeutes de Soweto marquent le début de la lente dégradation de la Tour qui se vide de ses habitants blancs, remplacés progressivement par les migrants venus des pays voisins.
Aujourd’hui, la Tour abrite Ponte abrite près de 3 000 personnes de classe moyenne et ouvrière, et immigrants congolais, nigérians et zimbabwéens.