Depuis 2003, le travail du photographe français Myr Muratet porte sur la ville, ou plutôt sur ses marges, ses zones grises, ses interstices laissées vacantes. Au grès des rencontres, il photographie les occupants de ces non-lieux et les traces de leur passage comme par exemple les réfugiés africains installés sous les métros aériens à Paris ou encore les SDF à Paris-Nord.
Il trouve naturellement un écho et une continuité à ses réflexions dans les friches urbaines et terrains vagues. En effet, ces zones laissées à l’abandon – en attente de réhabilitation – constituent des espaces résiduels ou viennent spontanément se réfugier tous ce que la ville rejette et toutes les choses qui ne peuvent s’accommoder du mode de vie urbain : déchets, plantes sauvages, animaux errants, mais aussi certains groupes humains. Dans les friches situées aux portes de Paris, il va donc à la rencontre de leurs habitants – la communauté rom – et photographie leur quotidien, leurs logements, etc. Dépassant la simple démarche documentaire ou artistique, il tisse des liens avec eux, apprend leur langue, se fait accepter par leurs familles.
En 2017, Myr Muratet a collaboré au livre “Flore des friches urbaines”.